Elsa et Léo, et leur chien Titus, 3 ans
À Joinville-le-Pont, entre les bords de Marne et la douceur du bois de Vincennes, Elsa et Léo ont choisi d’écrire leur histoire à trois, avec Titus, un Cavalier King Charles aussi espiègle que tendre. Leur vie s’est réorganisée autour de lui : les réveils marqués par les câlins partagés, les balades quotidiennes qui deviennent autant de respirations, les vacances qui s’imaginent désormais toujours “avec” ou “pour” lui.
Ils racontent à Prunelle comment Titus est venu combler une attente de longue date : celle d’avoir enfin ce compagnon fidèle qui donne du sens. Un chien qui a su transformer un appartement parisien du 11ᵉ en cocon animé de ses pas, puis inspirer un déménagement vers un cadre plus verdoyant, pensé pour son bien-être autant que pour le leur.
Dans leur récit, se dessinent des thèmes universels : la responsabilité, la joie des retrouvailles, l’importance d’apprendre à ralentir, de maîtriser le temps et le ralentir. Pour Elsa, Titus est une invitation à savourer les instants les plus ordinaires comme des moments précieux ; pour Léo, c'est un compagnon de jeu, un partenaire de route, mais aussi le révélateur d’une tendresse nouvelle. Ensemble, ils livrent une philosophie discrète et sincère : celle d’un art de vivre avec son chien, fait de complicité, de douceur et de partage.

Prunelle — Avez-vous grandi avec des animaux ?
Elsa — Quand j’étais petite, j’avais un rêve : avoir un chien. Je m’imaginais courir avec lui dans le jardin, partager mes secrets, trouver en lui un ami fidèle. Je n’ai pas eu cette chance, ce n’était pas par manque d’amour pour eux, bien au contraire. Toute ma famille les adore, et moi encore plus. Mais ma mère était allergique, et cette contrainte a marqué une partie de mon enfance : notre maison est toujours restée sans poils, sans griffes, sans ces petites pattes qui trottinent dans un couloir. Un jour, un petit miracle est arrivé.
J’étais encore enfant lorsque, par une belle journée, un oiseau jaune est entré dans notre garage. Il était effrayé, perdu, et nous avons décidé de le garder. Contre toute attente, il est resté avec nous plusieurs années, ce petit oiseau est devenu mon premier compagnon.
Léo — Je n’ai jamais eu d’animal de compagnie. Ce n’était pas faute d’en vouloir un, bien au contraire. Avec mes frères et sœurs, on réclamait souvent un chien. À chaque anniversaire, à chaque Noël, on espérait qu’un chiot nous attendrait au pied du sapin. Mais nos parents ont toujours refusé, et avec le recul, je comprends pourquoi. Ils disaient qu’un animal, ce n’était pas un jouet, que ça demandait du temps, de l’attention, des soins… et qu’ils avaient peur de ne pas pouvoir lui offrir tout ça. Pourtant, ce rêve ne m’a jamais quitté. Moi, j’ai toujours voulu un chien. Pas n’importe lequel : un grand chien, de ceux qui accompagnent partout, qui courent avec toi, qui te regardent avec des yeux pleins de confiance. J’imaginais ces moments où je rentrerais à la maison et où il viendrait m’accueillir.

Prunelle — À quel moment de votre vie avez-vous eu envie de partager votre vie avec un chien ?
Elsa — Dès que j’ai quitté le domicile familial, au début de ma vingtaine, j’avais envie d’avoir un chien. Mais j’étais plus jeune et je n’étais pas prête à assumer les responsabilités que cela implique. J’ai rencontré Léo à cette époque, et j’ai eu la chance d’avoir quelqu’un à mes côtés qui partageait le même projet que moi : avoir un chien. Nous savions que cela arriverait un jour.
Léo — J’ai commencé à partager ma vie avec Elsa. Au début, nous avons vécu ici et là, sans véritable stabilité puisque nous étions encore étudiants. Puis, le jour où j’ai décroché mon premier CDI et qu’Elsa s’épanouissait aussi dans son travail, nous avons rapidement remis le sujet sur la table. À ce moment-là, nous étions bien installés dans notre appartement du 11e, avec assez de place pour accueillir enfin notre premier chien.
Prunelle — Qu’est-ce qui vous a fait choisir Titus ?
Elsa — C’est assez drôle, mais tout a commencé avec un questionnaire en ligne : un test qui promettait de révéler, selon notre personnalité, quelle race de chien nous conviendrait le mieux. On l’a fait chacun notre tour, curieux de découvrir les résultats. Le Cavalier King Charles est apparu dans nos deux top 3, ce qui a immédiatement retenu notre attention. On s’est alors beaucoup renseignés sur cette race, et je suis vite tombée sous le charme. Ce sont des petits chiens très sociables, capables de s’adapter parfaitement à la vie de leur maître — exactement ce dont on avait besoin, vivant en ville et en appartement.
Léo — De mon côté, je suis très pragmatique. Même si je suis un grand amoureux des animaux et que j’aurais aimé sauver un petit chien déjà sur cette terre, sans famille ni amour, j’ai dû me rendre à l’évidence : ni Elsa ni moi n’avions la moindre expérience en éducation canine. Il nous fallait donc une race simple et docile. Après avoir fait des recherches sur le Cavalier King Charles, le choix est devenu une évidence.


Prunelle — Quel genre de maîtres pensez-vous être ?
Elsa — Je pense être assez organisée : nous planifions nos semaines à l’avance, et j’ai rapidement instauré cette habitude pour m’assurer que Titus reçoive les soins et la présence nécessaires, malgré notre vie sociale et nos responsabilités professionnelles. J’aimerais pouvoir être plus présente et emmener Titus au bureau, mais ce n’est pas possible pour l’instant. Cela reste toutefois un objectif que je garde en tête. En attendant, je l’emmène partout, dès que je le peux.
Léo — Je crois être assez cadré, j’ai vite instauré un cadre et des limites à Titus même s’il est le petit prince de la famille et qu’on lui cède beaucoup. J’ai dû beaucoup travailler de mon côté sur son éducation, même si je pense qu’on aurait pu faire encore mieux, je n’imaginais pas le temps et la patience que ça demandait.
Prunelle — Quelle a été la réaction votre entourage lorsque vous avez annoncé que vous alliez adopter un chien ?
Elsa — Ma famille était ravie et n’avait qu’une seule hâte : le rencontrer, s’en occuper, et le garder pendant nos vacances. Mes amis étaient heureux pour moi, car ils savaient que c’était un de mes rêves. Ils m’ont soutenue, tout en me rappelant les changements que cela allait entraîner au quotidien.
Léo — Ma famille était plus sceptique à l’idée et a eu un ton un peu plus moralisateur que la famille d’Elsa. Mais, deux mois après l’arrivée de Titus, ils sont tombés sous le charme, et aujourd’hui, ils refusent que Titus manque la moindre réunion de famille !

Prunelle — Pourquoi avoir emménagé entre le bois de Vincennes et les bords de Marne ?
Elsa — Je suis née à Paris, mais j’ai grandi en banlieue. J’ai fait mon lycée à Vincennes et j’ai toujours aimé l'atmosphère de cette ville. J’ai vécu plusieurs années à Paris et j’ai beaucoup apprécié la vie citadine, mais j’avais besoin de plus de calme sans pour autant m’excentrer. Je voulais aussi offrir à Titus un cadre de vie plus agréable : il a grandi sur le boulevard Voltaire, entre deux immeubles, sans parc ni herbe fraîche.
Léo — J’ai toujours vécu dans le 16e à Paris, un quartier calme et résidentiel très peu accessible pour des jeunes actifs. J’ai suivi Elsa par amour, qui avait besoin de plus de verdure et de grand air. J’ai découvert le coin, et je suis tombé amoureux des bords de Marne ainsi que du bois de Vincennes. Je me suis éloigné de mes proches, mais le cadre de vie était idéal pour Titus et pour nous.
Prunelle — Comment décririez-vous l’atmosphère de votre appartement ?
Elsa — Je la décrirais comme "cosy". On a choisi de miser sur des couleurs neutres et réconfortantes, ainsi que sur des matières nobles. J’aime particulièrement le bois. La décoration reste assez minimaliste, sans trop de prises de risque, mais je trouve l’appartement chaleureux — et c’était exactement ce que je voulais.
Léo — Je trouve l’appartement confortable et agréable. Je ne suis pas un mordu de décoration, mais j’aime m’y sentir bien, et j'ai suivi les goûts d'Elsa !



Prunelle — Avez-vous un coin préféré chez vous : pour vous, ou pour Titus ?
Elsa — J’adore le coin près du canapé. Avec tous ces plaids, le tapis et ce pouf, il est tellement accueillant que j’ai envie de m’y installer et d’y rester des heures à me détendre. Une petite bougie, la lampe de chevet allumée, un bon film et une tasse de thé… C’est mon coin réconfort, celui qui me réchauffe le cœur. Titus n’est jamais bien loin pendant ces moments là.
Léo — J’aime le coin bureau, c’est là où je passe pas mal de temps, et c’est aussi la chambre de Titus, il reste près de moi quand je travaille ou quand je joue sur l'ordinateur.

Prunelle — Comment Titus a-t-il trouvé sa place dans cet espace ? Il y a des endroits qu’il a "adoptés" ?
Elsa — Titus s’est très vite accommodé à sa nouvelle maison et a rapidement pris ses marques. C’est un petit chien très pot de colle, qui nous suit partout, mais il apprécie particulièrement s’installer sur la terrasse, même quand nous n’y sommes pas. Il aime y faire ses bêtises d'ailleurs, comme manger nos plantes... À part ça, il guette les passages et chasse les mouches : il peut rester des heures en éveil.
Léo — Je me permets de rappeler qu’il a sa propre chambre ! C’est aussi, par procuration, notre bureau à nous, les humains, mais c'est avant tout son antre. Il dispose d’un très grand lit, deux fois sa taille, et de plein de jouets. Il y passe souvent beaucoup de temps.


Prunelle — Y a-t-il un moment que vous attendez tous les trois, comme un rituel ?
Elsa — Au quotidien, ce que je préfère, ce sont nos retrouvailles le soir. J’y pense toute la journée : j’ai hâte de rentrer et de retrouver la fête de Titus, ses câlins et ses léchouilles. C’est toujours un immense bonheur ; même une mauvaise journée s’efface grâce à ce moment. Et, plus largement, j’attends avec impatience notre rituel des vacances tous les trois à la montagne avec Titus.
Léo — De mon côté, j’apprécie particulièrement les week-ends avec Titus, où nos habitudes changent. Le meilleur moment, ce sont nos réveils : le matin, Titus nous rejoint au lit. On en profite pour faire le plein de câlins et de bisous, en prenant le temps… Les journées rythmées de la semaine ne sont alors qu’un lointain souvenir.
Prunelle — Quelle est votre promenade préférée avec Titus ?
Elsa — Je n’aime pas les promenades sous la pluie, et Titus non plus : il déteste être mouillé. Les balades ensoleillées sont de loin les meilleures, qu’il s’agisse des bourgeons du printemps ou des feuilles tombantes de l’automne — nos petites promenades à travers les saisons. Les sorties du matin ou tard le soir se font plutôt en ville, mais celles que je préfère sont celles de l’après-midi, dans le bois de Vincennes ou le long des bords de Marne. Nos moments favoris restent les câlins du soir après une longue journée de travail, devant un bon film ou une bonne série.
Léo — Les promenades du midi aussi sont une vraie pause dans la journée de travail. J’en profite pour aller chercher à manger pour le déjeuner et, bien souvent, quand il fait beau, on s’installe ensemble sur les bords de Marne pour le déguster. Le soir, j'apprécie d'être installé à côté de cette petite boule de poils et de partager un film tous les trois.
Prunelle — Titus a-t-il une routine bien à lui ?
Elsa — Titus se calque beaucoup sur notre routine à nous, et n’est pas compliqué, c’est ce qui est agréable avec lui ! Il est docile et facile à vivre, il est heureux à partir du moment où il est avec nous. Le matin, ce qu’il fait parfois, c’est qu’il gratte à la porte parce que le temps lui semble long.
Léo — Il a sûrement des petites routines de nourriture qu’on lui a inculquées, le moment "pastèque" devant la télé le dimanche soir, un peu d'œuf brouillé pendant le brunch, la friandise de bonne nuit etc. On sait qu’il attend ces moments !

Prunelle — Avez-vous des objets ou des accessoires que vous aimez pour lui autant que pour vous ?
Elsa — J’aime beaucoup la mode, alors je guette souvent les collections pour être "matchy-matchy" avec son chien, je trouve ça trop mignon ! Titus a une petite polaire grise pour nos balades d’hiver et moi.. J’ai la même !
Léo — J’aime beaucoup les jouets de réflexion pour stimuler ses sens. J’adore passer du temps avec lui sur ce type de jeux et observer comment il s’y prend, comment il réfléchit. De mon côté, j’essaie aussi d’élaborer des stratégies pour le "duper". Je suis souvent impressionné par la qualité de son flair.

Prunelle — Qu’est-ce que votre chien vous a appris sur vous-mêmes ? Et sur votre rapport aux animaux ?
Elsa — Je crois que mon chien m’a appris que je préférais les animaux aux êtres humains... Depuis que Titus est arrivé dans nos vies, j’ai de plus en plus de mal à comprendre les humains qui n’aiment pas les animaux. Ils sont simples, fidèles, loyaux, gentils, adorables, et nous surprennent chaque jour. Pour toutes ces raisons, j’avoue devenir un peu plus sauvage, plus méfiante avec ceux qui ne partagent pas cette affection. D’ailleurs, les animaux ressentent souvent les mauvaises personnes avant même qu’on ne s’en aperçoive.
Léo — J’ai appris à aimer différemment, un amour inconditionnel pour un être si différent de nous. En l'adoptant, j’ai également appris à profiter de chaque instant, car j'ai conscience qu'il partagera sa vie qu'une dizaine d'années. Ce lien n’a fait que renforcer mon amour pour les animaux. Je réfléchis, plus tard, à m’engager dans des causes plus profondes pour la protection animale.
Prunelle — Que signifie pour vous "avoir un chien" ?
Elsa — Être moins égoïste. Titus dépend de nous et compte sur nous. C’est une vie que nous partageons, et nous réapprenons à nous contenter des choses simples — les besoins de Titus le sont, autant que les nôtres.
Léo — J'ai le sentiment d'être comme un père pour lui. Je réapprends à vivre avec des responsabilités, tout en savourant une vie simple, partagée ensemble, en famille.


